Témoignages : Sein ou biberon, comment choisir ?
Allaiter au sein ou au biberon est une question d’envie et de feeling, mais est-ce toujours un choix bien vécu ? Certaines mamans ont une idée très précise de ce qu’elles veulent. D’autres hésitent jusqu’au dernier moment, d’autres encore doivent composer avec une réalité difficile qu’elles n’avaient pas imaginée et choisissent à contre cœur. Entre pression de la société et du corps médical, déceptions et grands bonheurs, 10 mamans se confient.
L'allaitement au sein, comme une évidence
Sabrina
« Ça n'a pas vraiment été un choix mais plutôt une évidence. Le corps est fait pour ça. C'est la suite de la grossesse. J'ai adoré allaiter mes trois premiers, j'adore allaiter mes jumelles. C'est comme ça. Je n'ai pas l'impression de faire un sacrifice, de m'infliger une torture, de me compliquer la vie, ou de priver mon mari, comme je l'entends depuis 14 ans.
Alors oui il y a des hauts et des bas, des nuits sans sommeil, des engorgements, oui parfois j'aimerais laisser mes bébés pour sortir un soir, mais ça dure pas, et pour rien au monde je ne passerais aux biberons (et l'actualité récente me conforte là dessus).
Et puis il faut bien l'avouer aussi que je ne me vois absolument pas remplir, compter des doses de lait, nettoyer les biberons... non merci. »
Alexandra
« J'ai allaité car je pense que c'est ce qu’il y a de meilleur pour bébé et c'est naturel. Même si je suis pro allaitement à fond j’ai en revanche toujours eu beaucoup de mal avec le regard des gens. Je ne suis pas du genre à « dégainer le sein » en public. Je préfère rester discrète. Pour moi c’est avant tout un moment d’intimité entre bébé et maman. »
Mathilde
« Mon choix s'est porté sur l'allaitement pour plusieurs raisons : l'aspect "naturel" de ce mode (pas de prise de tête pour savoir quel lait artificiel choisir); l'aspect "pratique" (pas de biberons, tétée facilitée en particulier la nuit); l'aspect "émotionnel" (proximité avec le bébé, "don" de soi). J'ai apporté une seule modification pour mes seconds bébés qui sont des jumeaux : j'ai très vite introduit 1 biberon de lait artificiel par jour pour pouvoir facilement laisser les enfants à un tiers. »
Isabelle
"Pour moi, allaiter au sein était une évidence. C’est naturel, plus simple et le papa était aussi totalement pour. »
Galliane
« J'ai allaité mon aînée 4 mois et ma cadette 9 mois. J'avais envie de leur donner le meilleur, ce qui est le plus naturel, le plus "sain" et surtout de créer cette relation unique qu'apporte l'allaitement. Une forme de pulsion instinctive aussi, comme si l'allaitement coulait de source. »
Roxane
« J'ai choisi l'allaitement pour énormément de raisons : l'aspect naturel, les bénéfices santé pour bébé et maman mais aussi le côté pratique. Le repas est prêt tout de suite, il n’y a rien à laver ou à emporter lorsqu’on sort. Le côté économique est non négligeable aussi, tout comme la proximité avec le bébé. »
Hellen
« L'allaitement s'est imposé comme une évidence pour moi, la nature faisant bien les choses j'ai voulu en profiter. Cela me paraissait être ce qu'il y avait de mieux pour mon bébé alors à quoi bon se prendre la tête à chercher quel lait infantile lui donner ?
J'avoue en plus que j'avais peu confiance dans les laits infantiles, et vu l'actualité...
Cette évidence était partagée avec mon conjoint ce qui était extrêmement confortable pour moi. J'ai tout de même décidé de tirer mon lait assez tôt pour limiter la dépendance et pour impliquer le papa qui était ravi de donner des biberons.
L'aspect matériel n’est pas négligeable non plus car la source produit mais n'est pas facturée ! Les débuts n'ont pas été faciles mais avec la persévérance et le soutien de mon conjoint j'ai eu le plaisir d'allaiter ma fille pratiquement un an. Si nous avons un jour un autre enfant, c'est de nouveau l'allaitement que je choisirai. »
Clarisse
« Moi j'ai décider d'allaiter à partir de mon troisième enfant car avec les 2 premiers des problèmes de santé ne permettaient pas de le faire. Tout le monde autour de moi étaient pro allaitement, le côté naturel, la santé du bébé en général et le fait qu’à 2 heures du matin ou en sortie je n’étais pas obligée de faire chauffer d'urgence un biberon. Au début c'était épuisant mais j’ai finalement allaité pendant 25 mois car mon fils ne voulait pas se séparer de sont lait et même a cet âge il prenait le sein 8 fois par jour ! Mais je ne regrette rien. Au final il a eu moins d'otites que ses frères et est globalement en meilleure santé. Ce fut vraiment une des expériences les plus enrichissante de ma vie. »
Allaiter au sein, coûte que coûte
Maria-Clara
« J’ai essayé parce que ça me paraissait naturel. Au final ce n’était pas top du tout, ni au niveau des sensations, ni au niveau de l’effet espéré car mon fils s’endormait tout le temps au sein. Après deux engorgements et au bout de presque 3 mois, la gynécologue m’a vivement conseillé d’arrêter car j’étais épuisée et que personne n’en profitait. Sur le moment j’étais déçue car j’avais vraiment tout fait pour y arriver, puis c’est passé et on a commencé à savourer les moments avec notre bébé ! »
Sarah
« J'ai essayé pour la première, juste parce que je me disais que j'étais un mammifère et donc faite pour ça ». Ça a été un échec phénoménal. Je suis tombée de très haut et j’ai été accablée par un gros sentiment d'impuissance. J’ai pris ma revanche avec ma seconde fille et j'ai réussi à l’allaiter plus d’un an. Mais à quel prix... Au final on est sacrément seules et très peu épaulées. Dans un cas comme dans l’autre d’ailleurs ! »
Agnès
« L’Allaitement au sein est pour moi une évidence biologique (pourquoi donner du lait artificiel quand on a nettement plus adapté ?) et scientifique (quand on est vraiment bien informé sur l’allaitement, qu’on lit les études scientifiques dans le texte, on comprend vite que le lait a une fonction plus grande que de juste remplir l’estomac).
C’était tellement une évidence d’ailleurs que quand il a été évident que mon fils n’arrivait pas à prendre le sein après sa naissance très difficile, je l’ai tire allaité neuf mois et demi sur les 12 que je m’étais fixés. Ça a été un challenge, ça a été épuisant de le faire tout en se remettant d’une césarienne, ça aussi été très chronophage. Mais je recommencerais sans hésiter !
Malgré des sage femmes qui pensaient que je n’aurais pas de montée de lait (j+9 pour moi), tous les commentaires de proches remplis de mythes qui visaient à me faire échouer et arrêter.
Maintenant que je suis encore plus informée sur le sujet J’aimerais allaiter plus longtemps si j’ai un second enfant, et même aller jusqu’au sevrage naturel. »
Anne-Sophie
« J’ai allaité mes deux enfants plus ou moins longtemps parce que je trouvais que c était mieux pour eux. Mais je n’ai trouvé ça ni évident, ni pratique… »
Garance
« Pour ma grande fille, je voulais allaiter d'abord parce que j’avais en tête d'être une mère parfaite. Puis ça a été tellement difficile que j'ai eu envie de continuer par challenge avec moi-même, tout en y trouvant évidemment beaucoup d’avantage. Pour le second je me suis complètement sortie du délire mère parfaite, je voulais vivre quelque chose de chouette et créer un souvenir de lien lacté avec mon bébé. Et ça a été génial ! J'ai tellement aimé allaiter ce deuxième enfant que ça a été tellement plus simple, alors qu’il souffrait pourtant de grosses allergies alimentaires. Au final je dirais dans mon cas le choix d’allaiter était simplement porté par l’idée de grandir avec mes bébés, dans la même énergie ! »
Clara
« Je voulais vraiment allaiter au sein mais je n’ai pas réussi en dépit de mes efforts. Je me suis sentie fortement stigmatisée par un grand nombre de gens. Ca reste vraiment un de mes pires souvenirs, surtout juste après l’accouchement où une maman est très vulnérable émotionnellement. J’ai ressenti une pression très forte pour ma seconde fille qui est née au Chili et où l allaitement est obligatoire pendant 6 mois. Aux visites de contrôle je me faisais chaque fois passer un gros savon et emplir de culpabilité. En France j ai eu quelques réflexions à des terrasses de café mais jamais de la part des médecins. Au final, une fois passé passée cette période difficile j’y ai largement trouvé mon compte ! J ai pu reprendre rapidement la vie sociale qui m’est chère, partager les nuits avec le papa et mes enfants ne sont absolument jamais malades.»
Donner le biberon avec le sourire
Anne-Claire
« Je n’ai pas allaité et de toute façon je n’ai pas eu de congé maternité donc la question ne s'est pas posée longtemps ! Je ne le sentais pas, je n’en ressentais ni l’envie ni le besoin ! Et combien de fois ai-je eu droit à un discours culpabilisant des mamans allaitantes, ce qui au final m'a encore plus conforté dans mes choix. Je n'ai jamais regretté, ma fille n'est jamais malade, donc j'ai du mal à adhérer au discours habituel. Pour le deuxième en route je sais que je n’allaiterai pas non plus.»
Ariane
« Enceinte, j’avais vraiment envie d’allaiter. Je n’avais même pas imaginé que cela puisse ne pas fonctionner. Mais ce que je n’avais vraiment pas anticipé c’est que j’allais détester ça ! J’ai allaité mon fils à contre cœur pendant 15 jours puis j’ai arrêté sans une once de regret. Ce n’était tout simplement pas pour moi. Je reste convaincue des bienfaits de l’allaitement au sein mais je crois surtout que chaque femme doit faire comme elle le sent ! C’est une décision qui appartient à chaque maman, à chaque couple. »
Aude
« J ai refusé pour mes 2 enfants sans tergiverser et sans regret aucun. Ça a toujours été très clair. J’ai choisi de partager ce moment et les biberons avec mon compagnon afin de ne pas créer une relation exclusive et selon moi sacrement injuste vis à vis du papa. »
Julia
" Je n'ai jamais voulu allaiter. Pour moi c'était très clair depuis le début. Je ne fais aucun prosélytisme pour le biberon mais j'attends aussi des mamans allaitantes qu'elles respectent mon choix. A la maternité, j'ai entendu quelques réflexions désagréables mais je les ai balayées d'un revers de la main. C'était mon choix, mon corps, mon bébé. 2 ans plus tard je suis toujours dans le même état d'esprit et je sais déjà que si j'ai un deuxième enfant je n'allaiterai pas non plus."
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